Patrice
Charles : La vraie crise municipale de Moissac : Le non-dit.
La rupture du
lien entre la population de Moissac et la majorité municipale devient une
évidence. Les déchirements à l’intérieur de la majorité municipale de Moissac
révélés lors du débat d’orientation budgétaire sur la conception même du budget
montrent le gouffre entre ce que disent les moissagais entre eux, d’une part et
ce que disent les élus entre eux, d’autre part. Aucune préoccupation majeure de
la population n’est prise en compte ni traduite dans le budget.
Les gens qui
payent des impôts veulent qu’ils servent à quelque chose. C’est tout le
contraire qui se passe. Les dépenses
municipales laissent la police municipale de côté alors que les gens demandent
plus de sécurité, les dépenses municipales renflouent plus de 200 associations
en place et lieu des cotisations de leurs adhérents, les dépenses municipales
ne servent qu’à conserver le statut d’assisté à nombre de nos concitoyens.
Les gens qui ne
payent pas d’impôts voient une redistribution anarchique sans priorité. Aucune
priorité en effet ne se définit en tant que telle. Tout va dans l’angélisme
d’un Moissac sans problèmes sociaux ni de cohabitation. Or le problème est là.
Tout se
concentre à Moissac sur le non-dit.
Le paradoxe
d’une commune pauvre où circulent des voitures flambantes neuves, vitres
ouvertes, musique à fond, le paradoxe d’absence d’industries agroalimentaires
en plein milieu d’une zone agricole, le paradoxe d’une intercommunalité
anti-communale et contreproductive, le paradoxe de moissagais qui ne se sentent
plus chez eux, l’insécurité et la dépossession du quotidien, voilà de ce dont
parle la population. Alors les touristes, les constructions hors de proportion,
le gouffre des dépenses non productives, cela, ce sont les discussions des
cocktails municipaux, des réseaux municipaux manipulés, des réunions truquées
dont le Conseil municipal est le stupéfiant exemple. Le non-dit est général.
Reste le langage soporifique, anesthésiant d’une gauche gavée à la dérive,
d’une droite molle qui a peur d’afficher ses valeurs devant les prétentions
d’un multiculturalisme tiers-mondiste local.
Les solutions
existent. Elles passent par le courage politique d’appeler un chat un chat.
Reconnaitre la faillite des choix passés au préjudice du respect de chacun et
de l’ordre pour tous. Traduire par des choix budgétaires clairs et précis la
volonté politique déterminée d’en finir avec l’ahurissant laxisme municipal. En
priorité une politique de sécurisation du centre-ville et des zones rurales de
Moissac, vidéosurveillance, armement de la police municipale, aide aux
victimes. En second lieu, aide personnalisée aux demandeurs d’emploi et aux créateurs
d’entreprises. Le tout en réduisant les
impôts et en dépensant moins et mieux.
Le reste suivra.
Le potentiel énorme de Moissac est en effet contrarié par des conceptions d’un
autre âge sur le lien social. Le non-dit municipal sur les problèmes d’intégration
de certains dans le vivre-ensemble est un constat cruel de la crise actuel. Au
lieu d’en parler, de trouver des solutions, la mairie raconte des contes de
fées et construit année après année des budgets à dormir debout sans aucun lien
avec les préoccupations des moissagais.
L’opposition
municipale se doit non de singer une droite de gauche comme certains se
complaisent à le faire, mais au contraire d’affirmer haut et fort les valeurs
qui feront, comme avant, de Moissac une ville riche de ses habitants. Arrêtons
le non-dit et disons le haut et fort. Je m’y engage.
Patrice Charles
Patrice
Charles, Conseiller municipal de Moissac
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